Le principe de l’acquisition est le même que pour l’acquisition terrestre : c’est une échographie du sous-sol qui utilise la propagation d’ondes sonores dans les différentes couches géologiques pour l’imager. Cependant, en milieu marin, les vibrations sont émises par un canon à air tiré par une barge et les capteurs (hydrophones) sont placés au fond de l’étang. 

schéma d'une méthode d'acquisition géophysique en milieu marin
Méthode d'acquisition géophysique en milieu marin © BRGM - Dumkit

 

Le tracé  

Le tracé des lignes maritimes est prévu pour prolonger les lignes terrestres et assurer ainsi une continuité dans l’acquisition des données. Il ne s’agit pas de développer des installations de géothermie profonde sur des plans d’eau, mais bien d’utiliser les résultats des mesures pour comprendre le territoire exploré dans sa globalité et sa cohérence. Pour le tracé des lignes, les pratiques des usagers du plan d’eau et son écosystème sont pris en compte.

Le déroulement  

Déploiement des hydrophones

Dans le cas de la campagne Géoscan Arc, les hydrophones sont déposés au préalable au fond de l’étang, depuis une barge. Espacés de 40 m les uns des autres, 1500 sont mobilisés au total pour couvrir les 60 km de lignes réalisées. Les lignes ne sont pas déployées simultanément. Elles sont mises en place les unes après les autres car les hydrophones sont réutilisés de ligne en ligne.

Passage de la barge source

En fonction des conditions météorologiques, l’émission des ondes acoustiques par la barge source se fait en deux passages sur une même ligne, avec un décalage de 10 m entre le premier et le second passage. Les émissions sont réalisées tous les 20 m. Ainsi, après les deux passages, une émission aura été effectuée tous les 10 m. 

Fichier vidéo
Barge et source acoustique ©BRGM

 

Récupération des hydrophones  

Lorsque l’acquisition géophysique est finie sur une ligne marine, les hydrophones et les bouées sont collectés pour être réutilisés sur une autre ligne. La récupération se fait en tirant sur les cordes tout en avançant la barge. Cette opération peut potentiellement entrainer localement et temporairement de la turbidité due au déplacement des sédiments du fond de l’étang, mais elle limite l’impact sur le sol. En moyenne, une ligne nécessite une semaine de travail. Cette durée peut varier en fonction de la météo et de la longueur de la ligne. 

Respect de la faune et de la flore

L’acquisition de données géophysiques en mer, sur des lacs ou des étangs est une opération commune (Lac Léman en 2021, campagnes scientifiques de l’IFREMER dans les océans). La faune et la flore de ces milieux étant très différentes d’un écosystème à l’autre, il est légitime de s’interroger à chaque fois sur l’impact que pourrait avoir une campagne sur le patrimoine naturel du plan d’eau considéré. La campagne marine fait donc l’objet de demande d’autorisation spécifique auprès d’autorités basées dans les territoires. Ces demandes d’autorisation sont en cours pour le projet Géoscan Arc ainsi que des échanges avec des acteurs clés de l’étang de Berre.