Afin de développer des projets en géothermie profonde en France hexagonale, les collectivités territoriales, les acteurs du monde industriel et agricole ont besoin de pouvoir estimer le potentiel des ressources géothermales. C’est pour les y aider et leur fournir les données nécessaires pour appuyer les études de faisabilité que le BRGM, en partenariat avec la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC), a lancé un "inventaire géothermique national". Ce projet, appelé Géoscan Hexagone, vise à recenser les données déjà existantes sur les principaux bassins sédimentaires pour les "retraiter" afin de préciser le potentiel géothermique des réservoirs profonds. Ce travail consiste notamment à préciser la géométrie et la structure des réservoirs profonds ainsi que leur qualité en tant que réservoir géothermique à partir de l’analyse quantitative des données de puits et de profils sismiques. Des cartes des propriétés des réservoirs et de leur favorabilité seront disponibles et accessibles à tous.
L’Île-de-France est la région européenne qui concentre le plus d’installations de géothermie profonde. La majorité de ces installations, situées en proche banlieue parisienne (Nord, Sud et Est) utilisent l’aquifère du Dogger comme source d’eau chaude. Pour développer ces installations d’énergies renouvelables sur l’ensemble de la France métropolitaine, il est nécessaire de mieux connaître leur sous-sol et les ressources géothermales. En effet, en région parisienne, d’autres aquifères que le Dogger sont potentiellement disponibles (le Trias, l’Oxfordien…) mais moins bien connus. De même, alors que le Dogger est relativement bien connu en région parisienne, il s’étend sous d’autres territoires, comme la région Centre-Val de Loire, par exemple.
De nombreuses études (forages, campagnes d’acquisition géophysiques) ont été faites dans les années 60 à 90 sur les bassins sédimentaires, avec l’objectif d’identifier des gisements d’hydrocarbures. Ces données peuvent offrir de précieuses informations pour identifier les réservoirs potentiels en géothermie profonde. L’inventaire et le retraitement de ces données au niveau national est donc un enjeu majeur afin d’affiner la connaissance du potentiel de la géothermie profonde sur le territoire et d’accélérer son développement.
Ce projet fait ressortir 3 échelles avec des acteurs différents :
Le projet Géoscan Hexagone se focalise sur l’échelle régionale.
En accord avec la DGEC, le premier territoire étudié est la région Centre-Val de Loire (zone BP-2 de la figure 3), et plus précisément le département du Loiret, situé dans le bassin parisien, comme "preuve de concept". Ce choix est basé sur la pertinence des données disponibles.
Les cibles géologiques considérées sont les calcaires de l’Oxfordien, du Dogger et les grès du Trias supérieur, compris entre 800 et 2 500 m de profondeur.
Des cartes ont été créées à partir du retraitement des données (voir ci-dessous) et permettent d’identifier les zones les plus favorables au développement de projets de géothermie profonde.
Le projet a donné lieu au retraitement d’environ 2 000 km de lignes sismiques 2D, à l’analyse de 46 puits profonds et à une interprétation plus quantitative sur environ 600 km de profils sismiques.
Cela a permis la production de 4 types de cartes relatives à :
Une carte "chapeau" de favorabilité géologique globale est également mise à la disposition des collectivités permettant d’identifier sur le territoire les zones de favorabilité maximale et les caractéristiques des réservoirs correspondants. Cette carte est accessible dans l’espace "viewer" du site en activant la couche "Géothermie profonde", puis "Bassin parisien : cartes du Loiret".
Lien vers les cartes sur le site cartographique
Lien vers le rapport de l’étude
Lien vers les données retraitées (retraitement sismique, interprétation quantitative)
Pour aller plus loin