Face au dérèglement climatique, rechercher une autonomie énergétique basée sur des sources d’énergies décarbonées est l'un des objectifs des collectivités ultra-marines françaises, alors que leurs économies et habitudes de vie reposent en grande partie sur les hydrocarbures.
C'est dans ce cadre que la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale a lancé en octobre dernier une mission parlementaire d'information sur l'autonomie énergétique des outre-mer.
Ses rapporteurs ont mené une centaine d'auditions dont ils ont publié les résultats au sein d'un rapport publié le 19 juillet dernier.
Ils font le constat que les territoires ultramarins ne pourront pas agir seuls pour accomplir une transition énergétique ambitieuse et tendre vers une forme d’autonomie énergétique. Selon eux, l’État, à travers ses multiples leviers, dispose d’outils déjà à l’œuvre mais dont le rôle doit être affiné afin de mieux prendre en compte les spécificités des territoires d’Outre-mer qui ont également pour obligation de publier leur propre programmation pluriannuelle de l'énergie.
Dans cet objectif, les rapporteurs fournissent des préconisations pour chacun des territoires ultra-marins et proposent, pour certaines, des évolutions pour faciliter le développement de la géothermie profonde.
Alors que le potentiel est grand grâce au volcanisme, les rapporteurs regrettent que les recherches à La Réunion ne soient pas davantage poussées en matière de géothermie et soulignent que la présence du parc national les rend très difficiles. Des demandes de permis exclusifs de recherches sont cependant en cours d'instruction mais ils s'interrogent sur le temps nécessaires pour les instruire et les délivrer (voir notre actualité à ce propos ici).
Les rapporteurs mettent également en exergue le coût des forages et regrettent que le nouveau fonds de garantie autorisé par la commission européenne ne prennent pas en compte la géothermie volcanique (voir notre actualité ici). C'est pourquoi, ils demandent à la diplomatie française d’user de son influence auprès des instances européennes pour étendre le fonds de garantie relatif aux forages à la géothermie de nature volcanique.
L'objectif énergétique de la Guadeloupe, pionnière dans les Antilles avec la seule centrale géothermique productrice d'électricité, est de multiplier par cinq sa production géothermique, pour passer de 15 à 75 MW.
Ici, les rapporteurs regrettent que les projets de géothermie nécessitent entre 15 et 20 ans de gestation pour être mis en œuvre et qu'ils présentent en parallèle une rémunération plus faible que l'activité pétrolière, malgré leurs similarités.
Ils rappellent que la géothermie a toute sa place au sein du mix énergétique décarboné, nécessitant donc que la puissance publique s’implique davantage pour accompagner les porteurs de projet.
En Martinique, les rapporteurs regrettent que deux demandes de permis demandés en 2020 ne soient toujours pas délivrés (voir notre actualité à ce propos ici), liés, selon les autorités, à l'absence de démarches actives du demandeur.
Par conséquent, les rapporteurs préconisent de modifier la législation pour que le récipiendaire d’un permis exclusif de recherche, en matière de géothermie, perde le bénéfice de l’exclusivité s’il ne se livre à aucune recherche dans un délai raisonnable suivant la délivrance du permis.
La plupart des petites îles des caraïbes ("îles Leeward") représentent des marchés trop petits pour intéresser les industriels. Un projet international d’exploitation de la géothermie prévoit de les unir en les interconnectant, intégrant, entre autres, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Les rapporteurs préconisent donc :
En savoir plus et lire l'intégralité du rapport sur le site web de l'assemblée nationale
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