Le Booster des EnR&R (énergies renouvelables et de récupération) du bâtiment vient de lancer un appel à innovations et la géothermie est éligible.
Les bâtiments tertiaires affichent seulement 4 % de taux d'EnR&R au niveau national. Le résidentiel quant à lui affiche un taux d'EnR&R de 22 % mais quasi constant depuis 1990.
Hors, dans certaines conditions, un bâtiment peut atteindre entre 50 % et 70 % d'EnR&R. En effet, les bâtiments disposent d’un potentiel de développement encore largement sous-utilisé : toitures, sous-sols, chaleur ou froid "perdus" (eaux usées, data centers, salles informatique, récupération d'énergie sur la ventilation...).
Booster le développement des EnR&R locales s'avèrent donc essentiel, c'est pourquoi une douzaine de professionnels du monde de la construction et de l'immobilier ont lancé le 21 septembre dernier le Booster des EnR&R pour amplifier leur recours à l’échelle du bâtiment.
Cette action collective a été lancée à l’initiative d’Equans, Contrast-e et A4MT.
L'ambition de ces professionnels est d'accélérer le déploiement des énergies locales pour un immobilier plus résilient pour atteindre, d’ici trois ans, ses deux objectifs principaux :
La méthode du “Booster” mise en œuvre consiste à fédérer un groupe pilote d’entreprises pionnières qui s’engagent à agir directement sur leurs propres projets.
Le projet s’appuie ainsi sur l’expérimentation d’énergies par "test & learn" sur plus de 50 chantiers en trois ans : géothermie de surface, énergie solaire, récupération d’énergie sur eaux grises, récupération de chaleur fatale, microgrid, échanges et partages énergétiques.
Chacun peut échanger avec ses pairs sur ses retours d’expériences opérationnels dans la mise en œuvre des différentes sources d’énergies renouvelables.
Par la suite, le "Booster" accompagne les professionnels engagés dans la création d’outils et de standards en vue d’encourager le reste des acteurs du secteur à le rejoindre, dans un cercle vertueux.
Ces échanges pourront permettre d’établir un référentiel technique commun (ENRScore) et de cartographier les solutions disponibles afin de mieux outiller les prescriptions (cahiers de charges type, montages juridico-financiers, etc).
En cohérence avec ses missions, l’ADEME soutient financièrement cette initiative pour accélérer le déploiement des EnR&R dans le secteur tertiaire et s’est engagé à dynamiser son déploiement et son impact national.
Selon David Marchal, Directeur exécutif adjoint de l’expertise et des programmes de l’ADEME, l’initiative doit notamment "permettre de débloquer les verrous liés au déploiement de la géothermie de surface, énergie particulièrement adaptée aux besoins de chaud et de froid du tertiaire".
L’ADEME cherche également, via le fonds chaleur, à pouvoir accompagner des grappes de projets de chaleur renouvelable sur le patrimoine des acteurs tertiaires tout en abaissant leur consommation d’énergie.
Dans cet objectif, le Booster des EnR&R du bâtiment vient de lancer le 18 janvier un appel à innovations qui doit permettre de construire un cahier d’inspiration visant à répertorier l’ensemble des solutions EnR&R. D’une manière générale, les solutions seront distinguées et classées selon les catégories suivantes pour la géothermie : sondes verticales, nappe, autre ressource.
Ce cahier d’inspiration a pour vocation d’inventorier les différentes solutions EnR&R en fonction de la typologie d’actifs (résidentiel, tertiaire, hôtel, logistique etc.) et aussi des usages (chauffage, climatisation, eau chaude sanitaire…).
Il sera largement diffusé à l’ensemble des acteurs de l’immobilier, dans un premier temps auprès des membres du Booster des EnR&R, puis publiquement.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 février 2024.
En savoir plus sur le booster des EnR&R du bâtiment
En savoir plus sur l'appel à innovations sur construction21.org
Pour aller plus loin