L'ADEME a publié en mars dernier l'édition 2022 de son étude sur les coûts des énergies renouvelables et de récupération en France métropolitaine.
Elle fournit sur la période 2010-2020 des chiffres de coûts de production pour chaque filière productrice d'électricité et de chaleur renouvelable.
L'objectif de cette nouvelle publication est d’analyser et d’identifier en rétrospectif, les facteurs déterminants d’évolution du coût moyen de production de l’énergie (ou en anglais "Levelized Cost of Energy-LCOE) pour être en mesure de mieux appréhender les facteurs susceptibles de déterminer l’évolution de ce coût en prospectif.
Les LCOE exprimés en €/MWh, sont calculés pour France métropolitaine, sur la période 2010-2020 et sont accompagnés de présentation des facteurs explicatifs des évolutions. Ils reposent sur des valeurs moyennes de dépenses d’investissement, de fonctionnement, de productible, de durée de vie qui se veulent représentatives des cas les plus fréquemment observés. Ils sont calculés hors aides publiques et sont comparés aux coûts de solutions de référence fonctionnant généralement au gaz. Les résultats présentés ne prennent pas en compte la hausse récente des prix des énergies.
Globalement, l'étude montre que les LCOE des installations de chaleur renouvelable et de biogaz ont été stables, voire ont légèrement augmenté entre 2010 et 2020, notamment dû à l’augmentation des coûts de l’énergie (l’électricité pour les pompes à chaleur et le bois pour les installations de biomasse) entre 2010 et 2020.
En 2020, les LCOE des pompes à chaleur (PAC) géothermiques (PAC eau/eau, PAC glycolée/eau) pour le particulier (chauffage) sont inférieurs à celui d’une chaudière au gaz (188 € TTC/MWh), en tenant compte d’une hausse du prix des énergies de 50 % pour l’électricité, et de 100 % pour le gaz par rapport à leurs valeurs de 2020.
Par ailleurs, la consommation énergétique annualisée (chauffage et eau chaude sanitaire) de la pompe à chaleur géothermique pour une maison individuelle de 100 m² est moins coûteuse (3 204 € TTC/an) que celle de la solution gaz, avec le prix des énergies à leurs valeurs de 2020 et hors aides publiques. De plus, la solution géothermique a la dépense de fonctionnement la plus faible dans tous les cas (avec le prix des énergies à leurs valeurs de 2020 ou avec la valeur 2020 du prix de l’électricité augmentée de 50 %).
En tenant compte d'une hausse du prix du gaz de 100 % par rapport à sa valeur de 2020, les installations de géothermie (sur champs de sondes géothermiques et sur nappes de surface) dans le secteur du bâtiment collectif et tertiaire deviennent compétitives par rapport à une chaufferie au gaz.
Pour la production de chauffage et d'eau chaude sanitaire d'un appartement de 80 m² (hors amortissement des investissements), la solution géothermique (sur champ de sondes géothermiques) devient plus compétitive que la solution gaz, hors aides publiques et lorsqu'on considère une hausse du prix de l’électricité et du gaz de 50 % et 100 % respectivement par rapport à leurs valeurs de 2020. De plus, hors amortissement des investissements, elle présente des coûts bas (759 € TTC/an, ou 1 066 € TTC/an avec une hausse de 50 % du prix de l’électricité par rapport à 2020)
Pour en savoir plus, télécharger l'étude "Coûts des énergies renouvelables et de récupération en France édition 2022"
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